Licences creative commons, libres de droit, générées par l’IA… Quelles images gratuites utiliser sur internet ?
De nos jours, les images sont au cœur de la communication digitale, on en crée pour les sites web, pour les réseaux sociaux, les newsletters… Mais entre les banques d’images, les photos générées par intelligence artificielle et les différentes licences c’est pas forcément facile de s’y retrouver. Quelles images on peut utiliser ? Et ça coûte combien si on se trompe ?
Dans cet article, on va revoir les options d’images gratuites disponibles sur le web et sous quelles conditions on peut les publier !
Les différentes licences
Chaque œuvre (image, photo, illustration, vidéo…) est sous une licence qui détermine ses conditions d’utilisation. Il est donc impératif de connaître la licence ainsi que les clauses qui la définissent pour pouvoir publier une image sur son site. Il existe de nombreuses banques d’images payantes sur internet mais on va se concentrer aujourd’hui sur les options gratuites disponibles :
Les images libres de droit :
Le plus simple pour trouver des images gratuites c’est d’aller piocher dans les banques d’images libres de droits. C’est rapide et le budget est garanti à zéro mais bien sûr vous ne serez pas les seuls à utiliser ces images : beaucoup d’entreprises utilisent les mêmes visuels et il sera donc plus compliqué de transmettre sa propre identité de marque.
Attention aussi de bien utiliser des banques d’images fiables (par exemple : Unsplash, Pexels, Pixabay, ou Kaboompics) ! Certains sites “gratuits” hébergent du contenu volé pour attirer du trafic, il vaut mieux privilégier les plateformes reconnues.
Licences creative Commons :
Les Licences Creative Commons (CC) sont un ensemble de licences créées pour faciliter le partage d’œuvres tout en respectant le droit d’auteur. Par contre ça ne veut pas dire “libre de droit” ! Mais avec Creative Commons l’auteur autorise certaines utilisations de son oeuvre selon des conditions qu’il détermine lui-même :
Il existe 5 familles de licences Creative Commons (7 licences au total) :
- CC Zero consiste au renoncement maximal des droits d’auteur dans la limite des lois applicables.
- CC BY (Attribution) : vous devez citer l’auteur.
- CC SA (Share Alike) : vous devez partager votre travail dérivé sous la même licence.
- CC NC (Non Commercial) : interdiction d’utiliser l’œuvre à des fins commerciales.
- CC ND (No Derivatives) : interdiction de modifier l’œuvre.
Les plateformes comme Flickr, Wikimedia Commons, Unsplash ou Pexels permettent de filtrer les images selon leur licence CC. Et juste au cas où la licence change, une bonne pratique c’est de garder une capture d’écran de la licence au moment du téléchargement.
Usage éditorial :
C’est la pratique la plus sensible, et qui peut vous poser des problèmes, c’est pourquoi il faut bien faire attention aux conditions d’utilisation ! L’usage éditorial c’est l’utilisation unique d’une image pour illustrer un contenu d’information, d’analyse, d’éducation ou d’actualité. JAMAIS pour faire de la publicité ou promouvoir un produit/service et JAMAIS plus d’une utilisation. En droit français (et européen), toute image est protégée dès sa création, il faut donc l’autorisation de l’auteur ou du détenteur des droits pour la reproduire ou la diffuser, même dans un contexte non commercial. Le Code de la propriété intellectuelle défini quelques exceptions légales où il n’est pas nécessaire d’avoir l’autorisation de l’auteur pour diffuser une image :
- Courte citation à des fins d’analyse ou de critique ;
- Exception pédagogique (uniquement pour l’enseignement) ;
- Exception d’actualité (pour la presse ou les médias reconnus) ;
- Œuvres du domaine public (auteurs décédés depuis +70 ans)
C’est à dire qu’on peut, dans certains cas, montrer une image protégée si elle est l’objet même du commentaire (une analyse ou critique de cette œuvre en particulier) et si elle est reproduite de manière partielle ou réduite (nécessaire à la compréhension du propos). Bien sûr il faut citer clairement le nom de l’auteur, la source et le contexte et évidemment bien sûr il ne faut pas en faire un usage commercial ou promotionnel !
Et l’IA dans tout ça ?
L’idée c’est qu’une machine ne peut pas déposer un copyright, c’est-à-dire que selon la législation européenne, une œuvre sans auteur humain ne peut pas bénéficier d’une protection au titre du droit d’auteur. Ça veut dire que tout le monde peut utiliser en toute sécurité les images générées par IA ? Pas toujours !
Le statut juridique est flou, déjà les plateformes peuvent imposer des conditions d’utilisation (certaines s’opposent à un usage commercial) et il faut bien lire les CGU.
Ensuite si l’image générée est suffisamment semblable à une image créée par un humain, l’artiste peut se retourner contre vous au titre du droit d’auteur (un style particulier ou des éléments spécifiques à un auteur, mais générés par IA)
Enfin, si tout le monde peut les utiliser, tout le monde peut aussi les copier ! L’IA peut être une bonne alternative à des images libres de droit mais il faut quand même réfléchir aux droits d’auteur et les plateformes de génération d’images “éthiques” (qui ne sont pas entraînées sur des artistes) sont rarement gratuites. A noter qu’il existe des initiatives open source comme Stable Diffusion, dont le code et l’utilisation sont libres et gratuits.
L’escroquerie a le vent en poupe
Alors tout ça c’est bien beau mais même si on fait attention à toutes ces conditions et qu’on fait tout bien dans les règles, on peut se retrouver avec des problèmes ! Avec la multiplication des contenus visuels en ligne, les arnaques liées aux droits d’auteur prolifèrent.
Deux grandes pratiques sont particulièrement courantes :
Les faux sites “libres de droit” :
Certains sites copient des images issues de banques payantes (Getty, Adobe Stock, Shutterstock) et les proposent “gratuitement”.
Résultat : vous téléchargez une image protégée sans le savoir, croyant avoir trouvé la perle rare sur une banque d’images gratuites, puis vous recevez un courrier d’avocat ou une facture pour “utilisation non autorisée”. Le pire c’est que ces courriers peuvent provenir de véritables agences mandatées par les banques d’images (comme Pixsy, PicRights), mais aussi de faux cabinets surfant sur la peur pour soutirer de l’argent. Aaah la créativité humaine est sans limite quand il s’agit de trouver des manigances !
Astuces
- Privilégiez les banques d’images reconnues
- Faites une capture d’écran de la licence au moment du téléchargement
- Faites une recherche Google Lens pour vérifier que l’image ne soit pas en réalité payante
Les faux détenteurs de droits :
Autre pratique en hausse : des individus qui s’auto-proclament “propriétaires” d’une image trouvée sur Internet et envoient des factures intimidantes.
Leur objectif : que les entreprises paient sans vérifier, par crainte de poursuites. C’est vrai que les frais d’avocat sont souvent conséquents et les entreprises peuvent préférer payer plutôt que d’engager des coûts et du temps perdu.
Astuces
- Demander une preuve de propriété (un lien de publication d’origine, une preuve d’achat ou un certificat de dépôt sur une banque d’image)
- Vérifier la source de l’image avec Google Lens
- Garder une trace de vos téléchargements (email, facture, capture d’écran de la licence)
Conclusion
Le fond du problème : combien ça coûte de se tromper ? Si vous choisissez des images gratuites pour votre communication digitale c’est que vous n’avez ni le temps de créer de beaux visuels ni l’argent de payer une banque d’images payante. Et si vous faites une erreur et que vous diffusez une image dont vous ne possédez pas les droits, il n’y a pas de barème fixe dans la loi, mais ça peut vous coûter de plusieurs centaines à plusieurs milliers d’euros (par image !). Les critères pour la réparation financière prennent en compte le manque à gagner du titulaire des droits, les profits réalisés, le préjudice moral et économique lié à la diffusion non autorisée. D’où l’importance de bien se renseigner sur vos droits et devoirs, même sur internet !
Vous n’avez pas envie de prendre le risque ?
Naviguer entre les licences, les Creative Commons, l’IA et les fausses banques d’images, ça peut vite devenir un casse-tête…
Vous préférez vous concentrer sur votre activité plutôt que de vérifier des droits pendant des heures ?
Contactez la Luciole ! Nous vous aidons à créer des visuels engageants, à définir votre identité graphique et à sécuriser l’ensemble de vos contenus.




